J’ai longuement hésité avant de programmer cette randonnée. Le trajet est un peu long, et il y a une possibilité non négligeable de neige sur le parcours. Mais bon, qui a besoin de confort quand on peut avoir des aventures glacées, n’est-ce pas ? La décision est donc prise ! Nous sommes quatre à nous retrouver à MC2, puis trois à Vif. C’est donc à huit que nous prenons la route vers la Croix-Haute. Nous nous garons dans un virage entre le Mas Bourget et les Amayeres, accueillis par un petit vent frais qui semble dire : « Bonjour, je suis ici pour vous rappeler que vous êtes en montagne ! » Le chemin part sur la droite à flanc de colline, descend vers le Mas Bourget, puis continue plein est vers les gorges de Vallauris. Un raidillon nous fait souffrir d’entrée — parfait pour se rappeler pourquoi on n’a pas pris le canapé ce matin ! Mais ne vous inquiétez pas, le chemin se transforme ensuite en une agréable promenade, bordée de buis et dominant le ruisseau de Merdari. Oui, vous avez bien entendu, Merdari ! Un nom qui donne presque envie de s’arrêter pour un selfie. Nous arrivons à deux granges, dont l’une est rénovée en gîte. Le sentier grimpe alors en lacets harmonieux à travers les sapins, comme si la nature elle-même avait décidé de nous faire une petite chorégraphie. Nous atteignons un col non nommé, puis contournons le mamelon de Piedgros — un nom qui pourrait faire rougir n’importe quel fromage. Enfin, nous voilà au pied de la pente terminale de la Pointe Feuillette. 300 mètres de prairie à 30°. Chacun grimpe à son rythme : Martine et Yolande sont loin devant, tandis que Nane, en troisième position, avance à une vitesse que je n’arriverai jamais à égaler, même si je m’y mettais à fond ! Le reste du groupe est échelonné le long de l’arête, comme une parade d’escargots en pleine forme. À midi, tout le monde est au sommet, dans un vent rafraîchissant qui nous rappelle que nous ne sommes pas en bord de mer. À perte de vue, aucun abri pour le pique-nique. Heureusement, à l’abri du vent, un escarpement de rocher nous permet de casser la croûte sans risquer de nous envoler. La vue est magnifique : à l’est, le Dévoluy ; Garnesier, crête de la Rama, Rocher Rond, Grand Ferrand ; au sud, le Ventoux ; à l’ouest, le Vercors ; et au nord, le Mont-Blanc. Un panorama qui donne envie de sortir la loupe pour chercher le petit bonhomme qui fait du ski ! Nous repartons vers le nord par la crête de la Montagne de France, puis celle de la Montagne de Jajene, avant de rejoindre un chemin bucolique longeant le ruisseau d’Amayeres. La traversée des gorges du même nom nous ramène aux voitures, où un pot habituel nous attend au col de Lus, parmi un bataillon de motards faisant le plein de bière. Une belle randonnée esthétique, avec une pente un peu physique pour monter à la Pointe. Mais après tout, qui a dit que l’effort n’était pas le meilleur des apéritifs ? D+ 805m pour 14 km

Il(elles) m’ont accompagné : Nane, Yolande, Martine, Tina, Isabelle, Nicole, Jean-Paul

JPP